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Channel: Aquarelliste et peintre voyageur
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Aquarelles, Amazonie, jours et nuits magiques à partager.

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Peut-être ce que je vous propose aujourd’hui est-il exceptionnel ?
En tout cas, je n’ai rien trouvé de semblable sur Internet, et j’ai veillé une nuit entière pour vous l’offrir.
Avec une aquarelle tout au bout, réalisée au soleil levant dans l’excitation de cette nuit blanche à écouter vivre la jungle péruvienne, et à l’enregistrer pour la partager avec vous et ne plus jamais l’oublier.
Avec ces moments de magie en fin d’article, vous partagerez quelques instants de notre excursion carnettiste au cœur de la forêt amazonienne du Pérou, la plus vaste du bassin de l’Amazone après celle du Brésil.
Cet article est publié en deux parties : aujourd’hui, nous découvrons le milieu dans lequel nous allons travailler, dans le prochain billet nous monterons dans la canopée afin de voir de façon plus technique quels verts j’avais emportés, et deux ou trois exemples de mélanges à connaître pour réussir ses verts.
Si je ne publie cette fois que quelques aquarelles et croquis extraits de mon carnet de voyage, c’est que mes autres pages feront un jour le sujet d’une bien plus complète publication. En attendant, c’est par certaines de mes photos prises à la volée, que je complète ce billet.
Mais avant tout, je tiens à remercier mes amis (es) stagiaires et accompagnants (es) qui on bien voulu me suivre jusqu’ici, ce qui n’était pas une mince affaire depuis les contraintes sanitaires (vaccinations, traitements préventifs anti-maladies tropicales, etc.), jusqu’aux problèmes logistiques (à commencer par l’abandon des valises en garde-meuble à Puerto Maldonado, afin de ne pas déstabiliser la pirogue qui allait nous amener à pied d’œuvre).
Je crois même qu’un tel stage carnet de voyage n’a à ce jour jamais été réalisé, et, avec le soleil en plus pendant tout ce séjour, ce fut pour chacun une magnifique réussite.
Déjà, le Pérou en soi, avec ses temps forts, de la panaméricaine au Machu Pichu, ses rencontres fortes et inoubliables, nous avait gâtés. Dans les autres stages lointains aussi, nous avions été servis : les aventures hors sentiers battus en Tibet chinois, la rencontre avec les Mossuo du Yunnan ou les "femmes araignée" de Birmanie, le bus embourbé sur les pistes des montagnes vietnamiennes
Mais là, nous atteignons une autre dimension du carnet de voyage : l’expérience que nous allons vivre quelques jours durant, est bien différente de ce que nous connaissions !

Anaconda liquide vu d‘avion en survolant l‘Amazonie : Rio Ica, Jurua, ou Curuza ? …Et ce ne sont que des affluents de l’Amazone !

Anaconda liquide vu d‘avion en survolant l‘Amazonie : Rio Ica, Jurua, ou Curuza ? …Et ce ne sont que des affluents de l’Amazone !

Avec le Malinowski et le Tambopata, on se rapproche : ce sont des affluents du Madre de Dios. Autour, aussi dense que compacte, la forêt amazonienne.

Avec le Malinowski et le Tambopata, on se rapproche : ce sont des affluents du Madre de Dios. Autour, aussi dense que compacte, la forêt amazonienne.

Nous survolons longtemps le Malinowski avant que l’hôtesse annonce notre approche de la piste d’atterrissage…

Nous survolons longtemps le Malinowski avant que l’hôtesse annonce notre approche de la piste d’atterrissage…

On aurait dit à Puerto Maldonado, que l’avion allait se poser en pleine forêt… Mais la piste était bien là, même si les arbres n’étaient vraiment pas loin.
Et puis, ce drôle de bus « à ciel ouvert », de bois, de toile et de tôle, qui nous livrait brinqueballant à l’improbable embarcadère où se serraient les pirogues, dont celle qui nous attendait.
Le Rio Madre de Dios est déjà gigantesque ici. Il prend sa naissance au pied de la Cordillère des Andes avant de devenir la branche mère du Madeira, principal affluent de l’Amazone.

Aquarelles, Amazonie, jours et nuits magiques à partager.

À l’avant de la pirogue, en longeant la rive, les nuages se reflétaient dans ses eaux boueuses couleur de Sienne brûlée, et le fort courant qui entraînait d’énormes troncs d’arbres dessinait des remous en forme d’arabesques que nous n’avions pas le temps de dessiner. J’imaginais les couleurs à mélanger pour le peindre…

Pirogues "tout transport" navigant sur le Rio Madre de Dios..

Pirogues "tout transport" navigant sur le Rio Madre de Dios..

Premiers croquis, premières émotions picturales… En carnet de voyage, on observe, on perçoit, on reçoit parfois de plein fouet les sensations, les émotions de ce qu’on dessine : quels destins que ceux de ces hommes qui nous croisent en pirogue descendant ou remontant le courant ?
- Qui sont-ils ces aventuriers, chercheurs d’or, de pétrole, exploiteurs et défricheurs de forêt ?
Ils ont repoussé depuis bien longtemps les indiens, derniers hommes libres de la forêt, jusqu’au plus profond de la province Madre de Dios, et je m’interroge sur l’intérêt de notre présence ici, l’importance de notre témoignage de carnettiste, et sur la mise en danger par l’insatiable cupidité humaine de ce réservoir de vie inestimable qu’est la forêt primitive…

Nous bénéficions sur notre pirogue de gilets de sauvetages, et je remarque avec intérêt que notre pilote en porte un aussi, ce qui contraste grandement avec les passagers locaux des rares pirogues que nous croisons…

Nous bénéficions sur notre pirogue de gilets de sauvetages, et je remarque avec intérêt que notre pilote en porte un aussi, ce qui contraste grandement avec les passagers locaux des rares pirogues que nous croisons…

L’Amazonie, j’en rêvais depuis ma jeunesse. Surtout depuis le temps où mon ami d’enfance Jean PERIE y accomplissait son devenir d’explorateur, témoin privilégié du premier contact d’hommes « civilisés » avec les indiens à plateau de la jungle amazonienne du Mato Grosso en 1969.

Ses récits fabuleux peuplaient notre imaginaire, le monde était différent, lui non plus malgré son grand respect de la vie n’avait pas encore conscience des dangers qu’on leur faisait encourir en prenant contact avec eux…

Il est devenu leur ami, je lui dédie ce billet.
À présent l'Amazonie mythe et légende, vertigineux trésor de verdure était là, autour de moi, j’y arrivais à mon tour avec mes amis (es) stagiaires par les mystérieux chemins de l’aquarelle…

J’ai tout de suite adoré ce débarcadère en pleine forêt, porte d’entrée d’un océan végétal bruissant de mille chants d’oiseaux, d’insectes et d’animaux inconnus : il allait devenir mon point d‘observation incomparable pour voir et dessiner le spectacle permanent de la vie passant ici au fil de l‘eau…

J’ai tout de suite adoré ce débarcadère en pleine forêt, porte d’entrée d’un océan végétal bruissant de mille chants d’oiseaux, d’insectes et d’animaux inconnus : il allait devenir mon point d‘observation incomparable pour voir et dessiner le spectacle permanent de la vie passant ici au fil de l‘eau…

Comme ce papillon aussi gros qu’une chauve souris, qui allait faire le premier sujet de l’une de mes pages de papillons,

Comme ce papillon aussi gros qu’une chauve souris, qui allait faire le premier sujet de l’une de mes pages de papillons,

Ou ce jeune caïman à l’affût dans une zone d’eau dormante, prêt à bondir sur sa proie…

Ou ce jeune caïman à l’affût dans une zone d’eau dormante, prêt à bondir sur sa proie…

Ces pancartes tout au long du sentier menant au Lodge étaient pour moi une véritable invitation à faire tout le contraire de ce qu’elles recommandaient : notre séjour ici allait être bien trop court pour ne pas enfreindre l’obligation de se faire accompagner d’un pisteur pour s’enfoncer dans les taillis !  …Je pensais en les voyant : "- dès que je le pourrai j’irai par moi-même vérifier si les dangers supposés sont bien réels dans la forêt".

Ces pancartes tout au long du sentier menant au Lodge étaient pour moi une véritable invitation à faire tout le contraire de ce qu’elles recommandaient : notre séjour ici allait être bien trop court pour ne pas enfreindre l’obligation de se faire accompagner d’un pisteur pour s’enfoncer dans les taillis ! …Je pensais en les voyant : "- dès que je le pourrai j’irai par moi-même vérifier si les dangers supposés sont bien réels dans la forêt".

Oiseaux emblèmatiques du Pérou : c’est surtout au petit jour qu’ils étaient les plus bruyants. Certains d’entre eux nichaient tout près de nos habitations, mais nous n’avons pu approcher les plus beaux, nous contentant de dessiner sans qu’ils soient le moins du monde effarouchés, les hoazins huppés qui faisaient sécher leurs plumes le matin juste au pied des pilotis de nos cabanes.

Oiseaux emblèmatiques du Pérou : c’est surtout au petit jour qu’ils étaient les plus bruyants. Certains d’entre eux nichaient tout près de nos habitations, mais nous n’avons pu approcher les plus beaux, nous contentant de dessiner sans qu’ils soient le moins du monde effarouchés, les hoazins huppés qui faisaient sécher leurs plumes le matin juste au pied des pilotis de nos cabanes.

Les fameux hoazins huppés posaient pour nous dès les premières lueurs du jour, paraissant atteints de léthargie tant leurs gestes étaient lents et leur attitude figée : sans doute un atavisme lié à leur très ancienne origine dans l’évolution des espèces ?

Les fameux hoazins huppés posaient pour nous dès les premières lueurs du jour, paraissant atteints de léthargie tant leurs gestes étaient lents et leur attitude figée : sans doute un atavisme lié à leur très ancienne origine dans l’évolution des espèces ?

Juste à leur pied, se réchauffant aussi au soleil, modèles parfaits si on ne s’en approchait pas trop près, les tortues de l’Amazone à taches jaunes et leurs inséparables papillons venant butiner leurs larmes en quête du sodium qu’ils ne trouvent pas dans leur habitat naturel : sujet de superbes croquis originaux et colorés !

Juste à leur pied, se réchauffant aussi au soleil, modèles parfaits si on ne s’en approchait pas trop près, les tortues de l’Amazone à taches jaunes et leurs inséparables papillons venant butiner leurs larmes en quête du sodium qu’ils ne trouvent pas dans leur habitat naturel : sujet de superbes croquis originaux et colorés !

Le coucher de soleil sur la rivière Madre de Dios.

Le coucher de soleil sur la rivière Madre de Dios.

Il paraît que les couchers de soleil sur la rivière Madre de Dios sont parmi les plus beaux d’Amazonie…
En tout cas, ils nous ont réservé des spectacles flamboyants, splendides, somptueux, irréels, envoûtants.
Ils étaient le début d’une magie qui commence avec les ultimes rougeoiements du ciel, quand le bruit du moteur des dernières pirogues navigant encore à la tombée de la nuit se mêle aux stridulations des criquets et autres insectes nocturnes.
Lorsque les crapauds se mettent à chanter, quand les premiers oiseaux de nuit se mêlent au concert…


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